11 – Le suprême sacrifice de Dieu
INTRODUCTION
Le coeur de l’Évangile est Jésus-Christ et Jésus-Christ crucifié. Le plan de Satan consiste à assombrir cette vérité de ténèbres. En cela, nous pouvons dire qu’il a eu un certain succès. En réussissant à convaincre l’Église chrétienne de croire au mensonge d’après lequel l’homme possède une âme immortelle, il est parvenu à dérober à la croix la gloire qui lui revient.
Dans la mesure où l’homme possède une âme immortelle, alors la mort n’est plus un adieu à la vie, mais une simple séparation du corps et de l’âme. Dans cette optique, le sacrifice suprême du Christ est limité à la honte et à la torture de la croix, ce qui n’est pas différent du sort partagé par les deux larrons crucifiés à ses côtés et de tous ceux qui, innombrables, ont été exécutés de cette manière.
Le fait de regarder la croix dans une optique romaine ne permet pas d’y voir toute la gloire de ce sacrifice. Bien qu’il soit entendu que Jésus ait été crucifié sur une croix romaine, nous devons néanmoins nous souvenir que ce ne sont pas les Romains qui demandèrent la crucifixion, mais les Juifs. C’est seulement lorsque nous regardons cette croix dans une perspective juive, tel que les auteurs du Nouveau Testament le firent, que nous pouvons commencer à comprendre le sens de son suprême sacrifice. Un sacrifice qui fait la démonstration de l’amour infini et inconditionnel de Dieu pour nous.
La crucifixion n’était pas une méthode d’exécution utilisée par les Juifs. Au contraire, les Juifs détestaient le supplice de la croix, car il représentait pour eux quelque chose de très particulier. Quand nous découvrons ce que signifiait la crucifixion pour un Juif, alors nous pouvons comprendre pourquoi les Juifs demandèrent que le Christ soit exécuté de cette façon et comment sa mort représente un sacrifice suprême.
Le supplice de la crucifixion avait été inventé par les Phéniciens (le Liban actuel), environ six cents ans avant Jésus-Christ. Il fut ensuite adopté par les Égyptiens, puis par les Romains, qui « améliorèrent » le supplice destiné alors aux esclaves en fuite et aux plus grands criminels. La crucifixion est le plus douloureux et le plus honteux instrument d’exécution élaboré par l’homme. En dehors de la disgrâce et de la honte (les crucifiés étaient nus sur leur croix) impliquées dans cette pratique, cette méthode infligeait des souffrances physiques et morales abominables, un homme pouvant rester de trois à sept jours à agoniser sur sa croix avant de mourir.
C’est en regardant cette croix comme les Juifs la voyaient que nous nous émerveillons de cet amour plein de renoncement que Jésus avait pour l’humanité en vue de la sauver. Que cette croix du Christ puisse avoir sur nous l’impact qu’elle eut sur ses disciples et sur la première église chrétienne.
LA CROIX DE JÉSUS-CHRIST
1 – Pour qui Jésus est-il mort ?
Dieu a manifesté, ou prouvé son amour pour nous en ce que, lorsque nous étions encore des gens qui le rejetaient (des pécheurs), Jésus est mort pour nous. Cet amour inconditionnel est la base de notre salut.
2 – Qu’est-ce que la mort de Jésus a apportée dans notre relation avec Dieu ?
La bonne nouvelle est que Dieu ne nous regarde pas comme des pécheurs. Il a réconcilié le monde avec lui-même, par la mort de son Fils. Grâce à cela, Dieu vous accepte en son Fils, comme si vous n’aviez jamais péché !
3 – Qu’est-ce qui est nécessaire pour l’expiation du péché ?
Ici, le mot « purifié » signifie « lavé ». Pour que les péchés soient effacés, la loi exige la mort. Les sacrifices d’animaux, tels qu’on les pratiquait dans l’Ancien Testament, ne pouvaient pas réaliser cela. Ils représentaient simplement des types qui auraient dû orienter les regards vers le sacrifice expiatoire du Messie. Par sa mort en sacrifice sur la croix, le Jésus a ôté le mur qui s’était érigé entre l’homme pécheur et notre Dieu saint. C’est ça, la réconciliation.
4 – Par quel moyen, la grâce de Dieu nous justifie-t-elle gratuitement ?
Être justifié signifie que nous sommes déclarés juste quant à la loi de Dieu, sans que nous l’ayons mérité. Par sa mort sur la croix, Jésus a payé le prix pour les péchés du monde entier, une fois pour toutes. Nous sommes donc rachetés par ce don suprême de Dieu à la croix. Par ce moyen, nous lui appartenons à part entière. C’est ce que signifie la rédemption.
L’UNIVERSALITÉ DU SACRIFICE
5 – Qui sont ceux qui sont justifiés par le sacrifice de Jésus ?
À cause de sa loi immuable, Dieu ne peut pas légalement pardonner le péché s’il n’y a pas de condamnation à mort, c’est-à-dire d’effusion de sang. C’est pourquoi, avant l’événement de la croix, Dieu pardonnait les péchés de l’Ancien Testament par sa bonté et sa patience, par anticipation du futur sacrifice du Christ. Cependant, une fois que Jésus a satisfait aux exigences de la loi divine, tous les péchés du monde entier ont été irrévocablement effacés. C’est à cela que Jésus pensait quand il institua le repas de Sainte Cène, en disant : « Ceci est mon sang, le sang de l’alliance, qui est répandu pour plusieurs, pour la rémission des péchés » (Matthieu 26:28).
6 – Depuis la croix, que peut faire Dieu en toute légitimité ?
Par la croix, Dieu peut légalement ou juridiquement justifier tous les pécheurs. Par la foi en cette bonne nouvelle, le pécheur, que nous sommes, peut entrer dans une nouvelle relation avec son Dieu créateur. C’est pourquoi Paul parle de la croix en exprimant qu’elle est « une puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit » (Romains 1:16). C’est-à-dire du monde entier !
7 – Quel est le don de Dieu qui contraste avec le salaire du péché ?
8 – Où se trouve Jésus maintenant, et que fait-il?
La justice et l’amour de Dieu se sont rencontrés à la croix. Parce qu’il a aimé le monde, Dieu n’a pas épargné son propre Fils de la seconde mort, qui est le salaire du péché. Le diable nous accuse d’être un pécheur et, par conséquent, de ne pas mériter le ciel. Mais, il y a une personne qui ne nous accusera jamais, c’est Dieu. Dieu nous a libérés, justifiés et acquittés du péché, c’est pour cela qu’il ne nous accusera jamais. Plus encore, Jésus intercède en notre faveur, alors que le diable nous accuse « jour et nuit » (Apocalypse 12:10).
LA SECONDE MORT
9 – Qu’a souffert Jésus pour nous tous ?
Pour l’homme la mort correspond à un sommeil. La mort que le Christ a connue pour tout homme n’est pas cette mort-sommeil, c’était la mort éternelle, cet adieu définitif à la vie qui est le salaire du péché.
10 – Selon les Juifs, pourquoi Jésus devait-il mourir ?
Pilate, qui représentait Rome, ne trouva pas de faute en Jésus. C’est pourquoi les Juifs durent expliquer leur désir de le crucifier. Ils affirmèrent donc qu’ils avaient une loi qui condamnait Jésus à mort. La loi à laquelle ils se référaient était la loi concernant le blasphème.
11 – D’après la loi juive, comment un blasphémateur devait-il être puni ?
La mort par lapidation était la punition exigée pour un blasphème. Dans Jean 10:30-31, nous pouvons lire que les Juifs prirent « une fois encore » des pierres pour lapider Jésus parce qu’il avait dit : « Le Père et moi, nous sommes un ». Ils firent alors la démonstration de leur connaissance en rapport à la manière dont devaient être traités les coupables de blasphèmes.
12 – Pourquoi les Juifs demandèrent-ils la crucifixion ?
Au moment où les Juifs crièrent « crucifie-le » (Marc 15:13), ils ne désiraient pas simplement la mort de Jésus, mais ils voulaient aussi que la malédiction de Dieu tombe sur lui. Dans ce cas, cette mort maudite par Dieu correspond à un adieu éternel à la vie. Jésus a vécu cet abandon de Dieu sur la croix, ce qui l’a poussé à s’écrier : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » (Matthieu 27:46).
13 – Quelle est la conséquence de nos transgressions ?
Avez-vous gardé la loi de Dieu parfaitement ? Si la réponse est non, alors vous méritez la malédiction. Mais Dieu a placé sur son Fils cette malédiction que nous méritions tous.
14 – Comment Jésus nous a-t-il libérés de cette malédiction ?
À la croix, Jésus a subi la malédiction de la loi, pour toute l’humanité. C’est cela le sacrifice suprême. Il a accepté de vivre le même sort que tous les méchants subiront au jugement dernier. Pour nous sauver, il a vécu le rejet de son Père et le châtiment de la géhenne.
15 – Pour nous sauver, qu’a fait Dieu le Père, sur son Fils bien aimé ?
Nous ne parvenons que faiblement à comprendre la souffrance et l’agonie que le Père céleste a vécues en permettant à la malédiction attachée à nos péchés de retomber sur Jésus, son Fils bien-aimé. Par ce sacrifice suprême, le Fils et le Père démontrent à l’humanité tout entière combien leur amour pour les hommes est plus grand que leur amour pour eux-mêmes. C’est l’amour désintéressé de Dieu que Jésus a déversé à la croix.
16 – Quelle pénalité Jésus a-t-il subie ?
Pour nous délivrer de la pénalité du péché, qui est la seconde mort, Jésus l’a prise sur lui et l’a vécue sur la croix. Sa souffrance morale était si intense qu’elle surpassait toutes ses souffrances physiques. Ce n’est pas ses blessures qui l’ont tué, mais plutôt la malédiction de Dieu.
NOTRE ADMIRATION
17 – Comment pouvons-nous exprimer notre gratitude ?
La vie chrétienne ne doit pas être motivée par la crainte d’un châtiment ni par le désir d’une récompense. L’amour de Dieu manifesté à la croix devient la motivation de toute vraie vie chrétienne. Un amour aussi exceptionnel attire toutes âmes, toutes vies et toutes personnes. La croix a suscité la même réaction chez les premiers adeptes du Christ qu’elle suscite encore en nous aujourd’hui.
18 – Quelle est notre ultime expression d’amour ?
Jésus a renoncé à sa vie et a accepté de s’en séparer à jamais, afin que nous puissions vivre à jamais. C’est ainsi que la croix fait la démonstration de l’amour de Dieu pour des êtres méchants et pécheurs que nous sommes. Par ce sacrifice, Jésus a montré qu’il nous aime tous plus que lui-même. C’est pourquoi il a pu dire : « Et moi, quand j’aurai été élevé de la terre, j’attirerai tous les hommes à moi » (Jean 12:32). Alors que nous contemplons ce sacrifice suprême de Jésus-Christ, puissions-nous non seulement être attirés par lui, mais aussi accepter volontairement cet incroyable don qui nous libère du péché et nous pousse à avoir les mêmes sentiments que Lui (Philippiens 2:5).
19 – Quel est le don que Dieu a fait à l’humanité ?
Le don de Jésus-Christ que Dieu a offert à l’humanité est un don éternel. Jésus nous appartient pour toujours, comme nous lui appartenons. Dieu n’a jamais repris ce qu’il nous a donné. Même après sa résurrection, Jésus demeure participant de notre nature humaine pour l’éternité ! Par amour pour nous, Jésus accepte d’être notre frère à jamais et de partager nos limites et nos faiblesses afin que nous puissions partager sa vie éternelle. Soyons en admiration devant son incommensurable amour !
CONCLUSION
La déclaration suivante, écrite par Ellen G. White, une personne qui avait clairement compris le sacrifice suprême du Christ, revêt une valeur toute particulière :
« Le Christ s’est substitué à nous, il a porté l’iniquité de tous. Il a été mis au nombre des transgresseurs, afin de pouvoir nous racheter de la condamnation de la loi. La culpabilité de tous les descendants d’Adam pesait sur son coeur ; l’effroyable manifestation de la colère que Dieu éprouve contre le péché remplissait de consternation l’âme de Jésus. Pendant toute sa vie, le Christ n’avait pas cessé de publier, à un monde perdu, la bonne nouvelle de la grâce du Père et de l’amour qui pardonne. Son thème constant était le salut du plus grand pécheur. Maintenant, sous le poids de la culpabilité qui l’accable, il ne lui est pas donné d’apercevoir le visage miséricordieux du Père. Personne ne comprendra jamais la douleur mortelle qu’éprouva le Sauveur en cette heure d’angoisse suprême où la présence divine lui était retirée. Son agonie morale était si grande qu’il oubliait ses tortures physiques.
« Satan assiégeait Jésus de ses tentations redoutables. Le Sauveur ne voyait pas au-delà de la tombe. L’espérance ne lui montrait plus la victoire sur le sépulcre ; il ne possédait plus l’assurance que son sacrifice était agréé de son Père. Sachant que le péché est odieux à la divinité, il redoutait que la séparation ne fût éternelle. Le Christ ressentit l’angoisse que tout pécheur devra éprouver quand la grâce cessera d’intercéder en faveur d’une race coupable. Le sentiment du péché, qui faisait reposer la colère du Père sur lui en tant que substitut de l’homme, voilà ce qui rendit sa coupe si amère, ce qui brisa le coeur du Fils de Dieu. » (Jésus-Christ, p. 757).
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