6 – Apprenons ce qu’est l’Agapé

Notre dernière étude nous a permis de comprendre plusieurs aspects de notre véritable besoin d’amour Agapé :
- Aucun d’entre nous n’est capable d’aimer naturellement de ce genre d’amour que décrit le Nouveau Testament comme le véritable amour divin.
- Ce que nous possédons en commun avec tous les hommes, même les païens, c’est le don naturel de l’éros, le genre d’amour qui aime les autres parce qu’ils sont gentils envers nous.
- Quand la Bible affirme que « Dieu est amour », elle dit en fait « Dieu est agapé ». Ce genre d’amour aime ceux qui sont détestables, il aime même ses ennemis.
- La Bible dit que, si nous n’avons pas l’« Agapé », nous ne sommes rien (1 Corinthiens 13:1-3); et qu’il nous sert à rien d’offrir même notre vie, si ce geste n’est pas motivé par l’agapé.
- Le dénominateur commun de tous les êtres humains, c’est la peur; néanmoins, elle disparaît complètement devant l’agapé. Une paix profonde et éternelle émane de tous ceux qui possèdent cet amour divin.
- La vigueur de notre amour ordinaire, l’éros, dépend de la beauté ou de la bonté de l’objet considéré. L’agapé, pour sa part, est sans considération de qualité de l’objet aimé. Il aime, à parts égales, les mauvaises personnes autant que les bonnes, même ses ennemis.
- L’éros est un amour qui repose sur un sentiment de besoin. L’agapé, au contraire, aime sans arrière-pensée et sans aucune attente quelconque.
POUVONS-NOUS ÊTRE HEUREUX SANS L’AGAPÉ ?
1 – L’agapé n’étant pas naturel en nous, est-il si essentiel de l’exprimer ?

Il est tellement important d’exprimer cet amour agapé que Jésus en a fait un commandement. Cet amour est donc primordial dans notre marche vers la vie éternelle.
2 – Quelle est la principale caractéristique du véritable peuple de Dieu ?
3 – Quels sont les signes distinctifs de l’agapé ?
4 – L’amour agapé va-t-il un jour disparaître ?
L’amour agapé crée en nous un véritable motif d’action qui ne s’atténue jamais. Il est l’ingrédient essentiel qui nous dirige dans la vie éternelle.
Ce n’est pas la peur d’un châtiment ou l’espoir d’une récompense, qui poussent les disciples du Christ à le suivre. Ils contemplent l’amour immaculé du Sauveur, tel qu’il s’est manifesté tout le long de son pèlerinage terrestre, depuis la crèche de Bethléhem jusqu’à la croix du Calvaire. Cette vision attire, attendrit et subjugue les âmes. L’amour naît dans les coeurs. Ils entendent sa douce voix et le suivent.
5 – Puis-je trouver Dieu en cherchant par moi-même ?

Nous sommes tous perdus et incapables de retrouver notre chemin vers la vie éternelle. Nous ne savons même pas à quel point nous sommes perdus. Nous recherchons un Dieu qui a un amour « éros ». C’est là le fondement de la plupart des religions. C’est aussi la raison pour laquelle tant de lieux de pèlerinage et de temples ont été construits. Chercher l’éros dans toute sa grandeur nous déroute du Dieu sauveur, car l’Agapé est différent: ce n’est plus l’homme qui cherche Dieu (car il en est incapable), mais c’est Dieu qui cherche l’homme et le ramène à Lui.
6 – Dieu est-il caché et loin de nous ?
Quand nous concevons l’amour de Dieu en tant qu’éros, nous imaginons Dieu jouant à « cache-cache » avec nous, faisant en sorte qu’il soit le plus difficile possible de le trouver. Nous croyons que cette recherche nécessite un dur labeur et nous ne sommes jamais sûrs d’y arriver. En contraste, dans l’agapé, Dieu se révèle lui-même à nous. Il est toujours là, attendant que nous tournions notre regard vers lui. Quand nous sommes égarés, c’est alors qu’Il nous recherche avec ferveur. Il nous interpelle en frappant à la porte de notre coeur (Apocalypse 3:20).
7 – Jusqu’à quel point Dieu est-il près de nous ?

Loin de se cacher, Dieu est toujours près de nous depuis notre naissance et durant toute la durée de notre vie, sans que nous le réalisions vraiment.
8 – Que produit l’amour agapé en nous ?
Ici apparaît un autre contraste. L’éros est un amour qui agit en fonction de la valeur de ce qu’il considère. Nous traitons naturellement le maire d’une manière plus aimable que l’éboueur. Nous serions pourtant dans une terrible situation sans ce dernier. La dot africaine s’élève considérablement selon l’éducation et la culture de la fiancée. Les coutumes nord-américaines sont à peu près identiques, bien que différentes en apparence. L’agapé est tout autre. Plutôt que de dépendre de la valeur de l’objet considéré, l’agapé aime les « bons à rien » aussi aisément que les « génies », et il crée de la valeur à ce qu’il considère.
Voici un exemple. Prenez une pierre ordinaire ramassée sur un terrain vague. Elle ne vaut rien. Supposez maintenant que je prenne cette pierre dans mes bras et que je l’aime comme une mère aime son bébé. Et supposez qu’en faisant cela, il se produise un miracle et qu’elle se transforme en un vrai lingot d’or. Quelle serait maintenant la valeur de cette quelconque pierre ? C’est ce dont le Seigneur a fait avec vous et moi par son amour agapé. Et c’est ce que nous pouvons apprendre à faire pour notre prochain lorsque nous apprenons à aimer comme Jésus nous a aimés.
9 – Que produit l’amour éros en nous ?

Satan est rempli d’amour éros, il n’aime que ceux qui lui sont fidèles. De plus, cet amour éros est un amour plein d’égocentrisme qui cherche à s’élever, à monter plus haut. Il désire la gloire et les promotions. Nous le voyons partout, à l’école, en politique, dans les affaires, même dans l’église. L’éros nous pousse à convoiter ce qui est beau et à avoir le poste le plus élevé.
10 – Jusqu’où l’agapé peut-il s’abaisser ?
Nous pouvons retracer dans Philippiens 2:5-8, les sept étapes distinctes et successives suivies par Jésus pour nous démontrer l’agapé:
- « Bien qu’il existât en forme de Dieu, il n’a point regardé comme une proie à arracher d’être égal avec Dieu ». Poussé par l’agapé, Jésus, notre Dieu créateur, la deuxième personne de la divinité, a volontairement abdiqué sa couronne.
- Il « s’est dépouillé lui-même » et « s’est humilié ». Quand Jésus s’est « dépouillé lui-même », il abandonna volontairement, et pour l’éternité, tous ses attributs divins (son omniscience, son omnipotence et son omniprésence), ce qu’il avait de plus cher, quelque chose d’impossible à faire sans l’agapé.
- Il prit « une forme de serviteur » (d’esclave). Les anges sont appelés des serviteurs, des « esprits au service de Dieu », envoyés pour « exercer un ministère » en notre faveur (Hébreux 1:14). Si Jésus était devenu comme l’un d’entre eux, cela aurait déjà été d’une grande humiliation, car il était leur Chef. Mais, il s’est abaissé encore plus bas.
- Par son incarnation, il est devenu « semblable aux hommes ». Il s’est abaissé jusqu’à se limiter dans une nature humaine déchue (Hébreux 2:7, 9).
- « Et ayant paru comme un simple homme, il s’est humilié lui-même ». Pour nous sauver, il n’était pas suffisant qu’il prenne notre nature humaine sans tache, mais il s’est humilié jusqu’à revêtir notre propre nature humaine dégénérée. Sa mère lui a donné naissance dans une étable nauséabonde; elle a été forcée d’envelopper son petit dans des chiffons et de le coucher dans une mangeoire d’âne. Sa vie est devenue celle d’un paysan travaillant à la sueur de son front et luttant pour son existence. Dans ce corps atrophié par le péché de l’humanité, Jésus n’a jamais utilisé ses pouvoirs divins. Il a vécu « comme un simple homme ». Mais ce ne fut pas assez.
- « Se rendant obéissant jusqu’à la mort ». Ce don ultime de sa vie éternelle n’a pas arrêté Jésus dans son amour pour nous. Lui, le créateur de toutes choses (Colossiens 1:16), celui qui est la source même de la vie, a accepté de perdre tout ce qu’il avait pour nous redonner tout ce que nous avions perdu. Mais, son amour est allé encore plus loin, afin de rendre tout cela au-delà de l’inimaginable.
- « Jusqu’à la mort de la croix ». Au temps de Jésus, la mort sur la croix était la mort la plus humiliante, la plus désespérée possible. Non seulement était-elle la plus cruelle qui ait été inventée, non seulement la plus honteuse – étant pendu nu devant la foule moqueuse qui suivait son agonie avec joie, – la mort sur la croix portait en elle une horreur plus profonde encore. Elle signifiait que le Ciel l’avait maudit. La manière dont Jésus est mort correspond au sort de ces hommes pervers qui périront finalement dans un désespoir irréversible que la Bible appelle la « seconde mort » (Apocalypse 21:8). C’est cette mort que Jésus a subie volontairement. Dans son désespoir, il s’écria: « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » (Matthieu 27:46). C’était la descente aux enfers, une condamnation vivante et consciente de chaque cellule de son corps qui tombait en lambeaux, le tout sous la malédiction de Dieu. Arrêtez-vous et réfléchissez-y avec révérence. Vous et moi, nous aurions dû passer par ce terrible sort, s’il n’avait pas vécu cette condamnation et s’il n’était pas mort de cette manière.
LA VRAIE MESURE DE L’AGONIE DE JÉSUS SUR LA CROIX

Les souffrances de Jésus furent incomparablement supérieures aux souffrances physiques ou à la torture de n’importe quel martyr. Le fardeau qu’il porta n’était ni une simulation ni une comédie. La Bible nous dit: « Et l’Éternel a fait retomber sur lui l’iniquité de nous tous » (Ésaïe 53:6).
Qu’est-ce que l’iniquité ? « Ce sont vos crimes qui mettent une séparation entre vous et votre Dieu; ce sont vos péchés qui vous cachent sa face » (Ésaïe 59:2). L’iniquité nous sépare de Dieu, elle laisse l’âme désespérément affligée et seule, elle détruit tout sentiment de sécurité. Dieu a vraiment fait retomber sur Jésus « l’iniquité de nous tous ». Cela veut dire qu’il a placé sur lui les mêmes sentiments de culpabilité, de solitude, d’insécurité et de désespoir que nous connaissons si bien. C’était ce qui sépara Jésus de son Père.
Personnellement, avant de connaître la vérité, il me semblait que le Messie ne pouvait pas s’être vraiment senti abandonné. La Bible dit qu’il s’écria: « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » (Matthieu 27:46). Était-il un acteur dramatique hurlant ces lignes sur une scène, ou était-ce le cri honnête provenant d’un coeur déchiré par une angoisse amère ? Le Christ n’a pas porté ce fardeau comme un homme pourrait porter une lourde charge sur ses épaules. Il porta ce fardeau au plus profond de son âme. C’est ce qui le tua.
L’apôtre Pierre nous dit: « Lui qui a porté lui-même nos péchés en son corps sur le bois… » (1 Pierre 2:24). C’était donc dans son propre système nerveux, dans sa pensée et dans son âme que Jésus porta cette charge mortelle. Paul est même encore plus explicite: « Celui qui n’a point connu le péché, il l’a fait devenir péché pour nous » (2 Corinthiens 5:21).
Jésus n’était pas un pécheur, car il n’a jamais péché. Mais il est devenu une malédiction pour nous, car il est écrit: « Maudit soit quiconque est pendu au bois » (Galates 3:13). Le péché et la « malédiction » sont ici identiques. Les déclarations de Paul indiquent que l’identification de Jésus avec le péché, alors qu’il portait la croix, fut quelque chose de terriblement réel. « Car le salaire du péché, c’est la mort » (Romains 6:23). Si Jésus est devenu « péché », et « est devenu malédiction pour nous », il est clair qu’il a dû aussi souffrir le salaire du péché.
Quelle est cette mort que Jésus a subie ? Car, il y a deux sortes de mort dans la Bible, l’une appelée « sommeil » (Jean 11:11, 13), qui est la mort dont on parle couramment; et l’autre, la mort définitive, appelée la « seconde mort » (Apocalypse 2:11, 20:6, 20:13-15, 21:8). Cette dernière est la séparation éternelle d’avec Dieu, l’adieu à la lumière, à la joie et à la vie pour toujours. C’est cette « seconde mort » que Jésus a vécu. « Par la grâce de Dieu, il souffrit la mort pour tous » (Hébreux 2:9). Ce que Jésus a affreusement vécu, il l’a fait afin que nous n’ayons pas à le vivre nous-mêmes (Ésaïe 53:5-6, 12).
C’est à la croix que nous pouvons contempler jusqu’où est allé l’amour agapé de Dieu.

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